mercredi 28 décembre 2016

L’Afrique centrale se mobilise à l’initiative de Paul Biya


À vrai dire, l’on a eu bien peur vendredi dernier, lorsque, à l’initiative du chef de l’État camerounais,
Paul Biya, des chefs d’État du Congo, de Centrafrique, du Gabon, de Guinée équatoriale et du Tchad, se sont réunis à Yaoundé, en présence de Christine Lagarde, la DG du Fonds monétaire international (FMI) et de Michel Sapin, ministre français de l’Économie et des Finances, pour parler de l’économie de l’Afrique centrale.

On doit, pour apprécier la démarche du président Paul Biya, relever que si toute la sous-région connaît une situation économique peu enviable, son pays, le Cameroun, sans être épargné, est certainement le moins touché par la crise du fait de la résilience de son économie. Mais, mieux que quiconque, le chef de l’exécutif camerounais sait ce qu’il faut faire quand la maison du voisin brûle.
Et si dans l’opinion, on a observé quelque appréhension, c’était essentiellement parce qu’une rumeur persistante annonçait la dévaluation du franc CFA, la monnaie commune aux États de l’Afrique centrale, comme mesure majeure pour faire face aux difficultés économiques auxquelles la sous-région fait face.

Mais en plus d’avoir eu le mérite et le courage de convoquer cette rencontre de haut niveau, Paul Biya a réussi à réunir tous ses compères d’Afrique centrale. En effet, de Sassou Nguesso à Idriss Deby Itno, en passant par Obiang Nguema Mbazogo, Ali Bongo et Faustin A. Touadera, tous ont fait le voyage de Yaoundé. Ceci, faut-il le souligner, n’était pas gagné d’avance, notamment en raison de certaines divergences d’intérêts observables entre les pays de la sous-région… Ce faisant, le chef de l’État camerounais a fait montre d’un leadership qu’il est difficile de lui contester.
Ensuite, le président Biya a bien fait de donner une orientation précise et claire au conclave de la capitale camerounaise. Il s’est agi, a t- il déclaré, de « prendre l’exacte mesure des défis à relever et d’arrêter, de manière concertée, les solutions de nature à franchir le cap périlleux » que traverse l’économie de la sous-région.

D’accord pour les solutions, mais Paul Biya n’a pas oublié les ravages provoqués par les plans d’ajustement structurel des années 80-90 et leurs effets dévastateurs sur le tissu social. Aussi a-t-il insisté pour que la réponse à apporter à cette nouvelle crise tienne « compte des impératifs sociaux de nos États, dans un contexte où nous devons faire face aux besoins pressants de nos populations ». Les 21 résolutions issues de la concertation de Yaoundé ont forcément tenu compte de cette perception de la situation.

Cela dit, il y a encore certainement des choses et d’autres à apprendre sur les mesures qui vont être prises pour permettre aux économies des pays de l’Afrique centrale de sortir de l’ornière. Car, si on a, pour l’instant, évité la dévaluation tant redoutée du franc CFA, des mesures douloureuses sont annoncées au plan interne pour retrouver les grands équilibres macro-économiques. Cela va requérir l’adhésion des populations. Et ça,c’est une autre paire de manches.
Moane Ehindi

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