mercredi 5 octobre 2016

Paul Biya, les étudiants et les 500 000 ordinateurs


Un étudiant, un ordinateur. C’est l’opération décidée en juillet dernier par le chef de l’État camerounais. Paul Biya a décidé d’offrir 500 000 ordinateurs à ses jeunes compatriotes étudiants. Coût de l’opération : 75 milliards de F CFA. Objectif : accélérer les recherches et la créativité numérique dans les universités et soulager plusieurs parents incapables d’offrir un ordinateur à leur enfant.

En outre, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, « grâce au programme « e-national higher education », chaque université d’État sera dotée d’un centre de développement du numérique universitaire ultra moderne destiné à donner une impulsion décisive à l’enseignement à distance, à la numérisation de l’administration universitaire, au travail collaboratif en réseau et à l’interconnexion sécurisée des universités publiques et privées du Cameroun ».
En fait, cette opération, dénommée « e-national higher education » et destinée à généraliser l’usage des TIC par les étudiants camerounais s’inscrit dans le cadre du « plan spécial jeunes » annoncé par le chef de l’État camerounais dans son discours à la jeunesse le 10 février dernier.

Curieusement, il se trouve des âmes bien pensantes, et même des hommes politiques, pour trouver à redire. D’aucuns soutiennent que le coût de cette opération est trop élevé et que le prêt contracté pour acquérir ces ordinateurs va peser sur cette jeunesse appelée à rembourser l’argent des années plus tard. D'autres anticipent sur ce que les étudiants pourraient faire de ces ordinateurs, par exemple, les revendre. D’autres encore estiment que la faiblesse de la connexion internet constitue un obstacle à l’exploitation de ces ordinateurs.

Soyons sérieux. À moins de verser dans la politique politicienne, il est quand même difficile de questionner le bien-fondé et la pertinence d’une telle action. Dans un contexte où les pays du niveau de développement du Cameroun s’efforcent de réduire ce qu’il est convenu d’appeler le fossé numérique, un ordinateur ne devrait qu’être bien accueilli par le bénéficiaire, parce qu’il n’est pas donné à tous les étudiants, parce qu’ils n’en ont pas toujours les moyens, de se doter de cet outil pourtant indispensable pour la recherche. D’ailleurs, de nombreux étudiants l’ont compris, qui ont organisé des manifestations de joie, des marches de remerciement au chef de l’État.

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