dimanche 22 janvier 2017

Revendications des avocats et des enseignants anglophones : les masques sont tombés


Devant la tournure que prennent les événements dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le gouvernement camerounais vient de frapper du poing sur la table. Il a décidé de suspendre deux mouvements qui ont donné ces derniers temps du fil à retordre aux pouvoirs publics. Le plus ancien de ces mouvements est le Southern Cameroon National Council (SCNC), mouvement clandestin qui ne fait pas mystère de sa volonté d’œuvrer à la partition du Cameroun ; l’autre mouvement, le Consortium de la société civile anglophone, pour sa part, est né des revendications récentes des avocats et des enseignants anglophones.


On peut se poser la question de savoir pourquoi l’interdiction de ces deux mouvements alors que le gouvernement est engagé depuis plusieurs semaines dans des négociations avec les enseignants et les avocats pour une sortie de crise. Eh bien, la raison est simple : le gouvernement a voulu donner la preuve de sa bonne disposition à répondre aux revendications jugées somme toute légitimes des avocats et des enseignants. C’est pour cela que le Premier ministre Philemon Yang, en personne, s’est rendu à la rencontre des syndicats à Bamenda, avant de créer un Comité dirigé par son chef de cabinet, lui-même anglophone, pour conduire le dialogue avec toutes les parties prenantes sur ces revendications.

Il faut relever que, s’agissant des revendicatictions des avocats, le Comité a rendu son rapport qui, de toute évidence, répond point par point aux exigences des avocats anglophones. On peut noter que, s’agissant des revendications portant sur les actes du Traité de l’Ohada, la traduction en langue anglaise est effective, et la version anglaise de ces documents a déjà été remise au Barreau.
Quant aux revendications des enseignants, le gouvernement a pris des engagements sur les subventions à apporter, l’affectation et le recrutement des enseignants, etc. Sur les autres revendications, les négociations se sont déroulées normalement sur tous les points, 21 au total. Et alors qu’on croyait avoir épuisé l’examen des revendications, voilà que le Consortium pose sur la table deux nouvelles exigences dont, notamment, une sur le retour à la forme fédérale du Cameroun.
Que doit-on en conclure ? Il faut dire que dans cette affaire, pendant que le gouvernement, sous l’impulsion du président Paul Biya, qui a foi aux vertus du dialogue, recherchait les solutions aux revendications des avocats et des enseignants, ces derniers, faisant dans la surenchère avec pour ambition de mettre le pouvoir à genoux, refusaient de lever le mot d’ordre de grève et, mieux, organisaient des journées « villes mortes « pour paralyser les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
On peut affirmer sans hésiter qu’il y avait un agenda caché derrière les revendications des avocats et des enseignants. Et aujourd’hui, les masques sont tombés. Le SCNC et le Consortium se sont servis de ces revendications à d’autres fins, pour prendre en otage les enfants du Cameroun, et obtenir une partition du Cameroun. Et ça, aucun gouvernement digne de ce nom ne pouvait l’accepter. Et le gouvernement camerounais ne l’a pas accepté.

Il revenait au président de la République, garant de l’ordre constitutionnel, de l’unité et de l’intégrité nationales, de mettre fin à ce jeu dangereux. C’est fait.

Moane Ehindi

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