mardi 17 janvier 2017
Unité nationale et diversité : Paul Biya y tient
La cérémonie de présentation des vœux du corps diplomatique accrédité à Yaoundé donne l’occasion au chef de l’État camerounais de faire avec ses hôtes un tour d’horizon de la situation internationale. Celle de cette année n’a pas dérogé à cette règle. C’est ainsi que trois problèmes parmi les plus préoccupants auxquels les peuples et les dirigeants du monde font face, ont été abordés. Il s’agit des atteintes à la sécurité, l’instabilité de l’économie et la dégradation de l’environnement.
Mais il y a lieu d’observer que le président Paul Biya a saisi cette occasion pour revenir sur un sujet de l’actualité nationale, preuve que la question lui tient à cœur. Il a en effet abordé l’épineuse question de l’unité nationale en rapport avec les grèves déclenchées par les avocats et les enseignants des deux régions anglophones du pays et qui ont semblé donné à certains l’occasion de remettre en cause le vivre ensemble des Camerounais. Devant le corps diplomatique, le chef de l’État a rappelé que le peuple camerounais « a su, à partir de ses nombreuses diversités, reconstituer son unité ». Et d’ajouter « cette unité se confond avec l’existence même de notre peuple ».
En tant que gardien de la Constitution et donc garant de l’unité nationale, le président de la République souligne qu’il ne cesse d’inviter ses compatriotes à veiller jalousement à ce que jamais cette unité ne s’arrête. En effet, comme le relève fort pertinemment le président Biya, la diversité fait partie de l’identité du Cameroun.
Il faut noter que Paul Biya n’oppose pas la diversité à l’unité qu’il considère comme « deux valeurs fondamentales » auxquelles le peuple camerounais est attaché. Voilà qui résonne comme un cinglant démenti aux allégations entendues ici et là qui veulent faire croire qu’il y aurait une volonté des Camerounais francophones d’assimiler leurs compatriotes anglophones. Les revendications des enseignants, tout comme celles des avocats, récupérées par des gens mal informés, ont pu laisser croire que la culture anglo-saxonne, son système éducatif et son système judiciaire étaient menacés d’envahissement par les francophones. Ceux qui le disent soit ignorent de quoi ils parlent, soit qu’ils font preuve de mauvaise foi. Au contraire, il n’y a qu’à voir comment les Camerounais francophones inscrivent par milliers, au prix d’énormes sacrifices, leurs enfants dans les établissements scolaires anglophones (y compris jusque dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest) et comment les établissements scolaires de style anglo-saxon prospèrent en zone francophone, notamment dans les grandes villes. Et comment comprendre que les autorités camerounaises aient pu créer deux universités de modèle anglo-saxon à Buea et à Bamenda, les deux capitales des régions anglophones du pays, si ce n’est dans le but de promouvoir ce système éducatif ?
Il ne s’agit pas ici de mettre en cause la pertinence de certaines revendications de nos compatriotes anglophones. Le problème se pose quand certains compatriotes versent dans l’amalgame et la surenchère. Le gouvernement, sous l’impulsion du président Biya, s’est déjà engagé dans des négociations qui devraient permettre de trouver des solutions à ces revendications. Des solutions ont même déjà été trouvées pour certaines d’entre elles. Il y a lieu de saluer l’attitude du chef de l’État qui, dans l’esprit de dialogue qui a toujours été le sien, ne ménage aucun effort, pour renforcer le vouloir-vivre ensemble des Camerounais.
Moane Ehindi
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