mardi 17 novembre 2015

Le Cameroun, Paul Biya et le 6 novembre


Le 6 novembre dernier, les Camerounais ont célébré le 33e anniversaire de l’accession de Paul Biya, leur président, à la magistrature suprême. Les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), la formation politique dont le chef de l’État camerounais est le président, a, comme de coutume, organisé des meetings à travers le pays au cours desquels ses militants ont réitéré leur confiance à « l’homme du 6 novembre 1982 » et leur engagement à lui apporter leur soutien pour la politique qu’il mène en vue de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.

 En plus des militants du RDPC, un grand nombre d’autres Camerounais se disent satisfaits de l’action de M. Paul Biya à la tête de l’État du Cameroun, notamment en termes de liberté et d’avancée sur la voie de la démocratie. Mais, cela peut aussi s’expliquer : ils sont aussi nombreux ceux des Camerounais qui trouvent à redire sur le bilan de l’homme qui, aujourd’hui, tient les rênes de leur pays. Ce qui, de notre modeste point de vue, est d’ailleurs normal. Ne dit-on pas souvent qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Entre ceux qui disent que tout est parfait et ceux qui, au contraire, estiment que « le Cameroun sombre », il y a peut-être lieu de faire la part des choses. Personne ne peut raisonnablement contester le bilan de Paul Biya sur le terrain de la démocratie. Les Camerounais n’ont pas la mémoire courte. Et ils savent d’où ils sont partis…

Certes, le Cameroun n’a pas atteint la perfection – mais en existe-t-il seulement des pays qui peuvent affirmer comme ça que tout va bien? Le Cameroun a fait du chemin. Le débat sur le pluralisme politique est aujourd’hui dépassé. Ici on a pris l’habitude depuis 1992 de choisir à une fréquence régulière et démocratiquement ses dirigeants dans les conseils municipaux, à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il en est de même de l’élection du président de la République. À toutes ces consultations électorales, prennent part des candidats issus des partis politiques dignes de ce nom. Bien que dominée par le RDPC, l’Assemblée nationale, multicolore, compte en son sein des députés issus d’une demi-douzaine de formations politiques y compris de l’opposition. Un nombre significatif de communes sont dirigées par des partis d’opposition alors que dans d’autres, il y a partage des sièges. Une situation appréciable donc qui permet au Cameroun de ne point se faire aucun complexe par rapport aux autres pays africains ou de même niveau de développement. Il en est du pluralisme politique comme des libertés individuelles et collectives, de la liberté et du pluralisme médiatique.

Sans aucun doute, le Cameroun se situe bien au-dessus de la moyenne. Ce qui ne signifie pas, loin de là, qu’il n’y a plus d’efforts à fournir. D’aucuns tentent de faire un mauvais procès au président Biya sur le terrain de l’économie. C’est vrai que le Cameroun a traversé entre 1985 et 1995 une longue période de crise économique. Une situation qui n’est d’ailleurs pas particulière à ce pays. En fait, la plupart des pays africains, à quelques variantes près, ont souffert de cette même crise au cours de la même période. Mais les autorités de Yaoundé ont le mérite d’avoir su sortir leur pays de cette crise et de le projeter dans une perspective de développement.

Aujourd’hui, le Cameroun enregistre des résultats économiques intéressants, vise l’émergence et travaille dans ce sens. C’est cela le plus important. Les contempteurs de Paul Biya aiment à mettre l’accent sur son âge, 83 ans, et sur son long séjour à la tête de l’État, 33 ans, comme pour dire que cela constitue un handicap. On pourrait pourtant prendre la chose par l’autre bout et considérer l’âge comme une source de sagesse, et le temps passé à la tête de l’État comme un gage d’expérience. En tout cas, c’est ce que font la majorité des Camerounais, et ceux des observateurs qui prennent la peine et le temps de bien observer le Cameroun. Le Cameroun doit aujourd’hui relever deux défis majeurs: assurer sa sécurité menacée par les hordes terroristes de Boko Haram, et travailler pour son développement économique pour trouver de l’emploi à ses jeunes de plus en plus nombreux, créer des richesses en vue de son émergence dans les vingt ans à venir.

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