mardi 17 novembre 2015

Face au terrorisme, la solution de Paul Biya


Le chef de l’État camerounais, M. Paul Biya, s’est rendu à Paris le 15 novembre dernier, au lendemain des terribles attentats qui ont endeuillé la capitale française pour participer à la célébration du 70e anniversaire de l’UNESCO. À cette occasion, il a prononcé un discours dans lequel il s’est exprimé sur ce que cette institution apporte à l’humanité, ses rapports avec l’Afrique en général et le Cameroun en particulier.

Mais il ne faut pas perdre de vue le fait que pendant que le président camerounais parle à la tribune de l’UNESCO, la ville de Paris, capitale de la France et siège de l’UNESCO, porte le deuil. Elle pleure ses 129 morts de vendredi soir et panse les plaies de ses plus de 300 blessés parmi lesquels une centaine sont en situation d’urgence.

 Paul Biya parle à Paris alors que, une semaine plutôt, un kamikaze s’est fait exploser dans son propre pays faisant cinq morts et de nombreux blessés. Le président Biya ne pouvait donc pas manquer l’occasion de passer son message sur le terrorisme et, encore une fois, d’appeler à une mobilisation générale pour lutter contre ce phénomène qui, en réalité n’épargne aucun pays. Ce qui s’est passé à Paris, le soir du 13 novembre, est à cet égard particulièrement significatif et révélateur de la pertinence des propos du président Paul Biya qui affirme : « Le combat contre le terrorisme est le combat de toute nation qui met le respect de la personne humaine et de sa vie au premier rang de ses valeurs. Ce combat incombe à chaque nation. Il appartient à chaque nation d’y apporter sa contribution ».

Si le chef de l’État camerounais parle ainsi, ce n’est pas simplement pour céder à un effet de mode. Loin de là. D’abord parce que son pays, le Cameroun, il faut le dire, partage la vision de paix perpétuelle par laquelle s’ouvre l’Acte constitutif de l’UNESCO: « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être érigées les défenses de la paix ».

 Ensuite parce que la situation que vit le Cameroun depuis quelque temps est un sujet de préoccupation : « mon propre pays, havre de stabilité, en fait aujourd’hui la douloureuse expérience. Il subit depuis quelques années les attaques terroristes de Boko Haram. Cette secte sème le deuil et la désolation dans les familles, cause des déplacements de populations et un afflux de réfugiés. Elle perturbe la vie économique et sociale de la région de l’Extrême-Nord de mon pays », déclare Paul Biya. Le chef de l’État camerounais a d’autant plus des raisons de tenir ce discours à la tribune de l’UNESCO que, le Cameroun, « pays pacifique et tolérant, peuplé de populations d’origines, de religions et de traditions culturelles différentes, se reconnaît dans l’idéal humaniste de l’UNESCO dont l’objectif ultime est l’épanouissement de l’homme et l’harmonie entre les peuples ».

 La position de Paul Biya sur le terrorisme est on ne peut plus claire : il condamne le phénomène avec la plus grande fermeté et soutient qu’il faut tout mettre en œuvre pour l’éradiquer. Dans la région de l’Extrême-Nord où ce phénomène a fait une brutale intrusion par le biais de la secte Boko Haram, Paul Biya a mis tout en œuvre pour barrer la route à la horde de barbares qui s’en réclame. Le combat contre la secte terroriste oblige le Cameroun à consacrer à sa défense des ressources importantes, au détriment de l’amélioration des conditions de vie des Camerounais. On peut le regretter, mais la situation laisse-t-elle seulement le choix aux dirigeants de Yaoundé ?

Mais s’il met en œuvre les propres moyens de son pays pour y faire face, Paul Biya considère avec raison que le terrorisme est un phénomène global qui requiert une réponse globale. « La mutualisation des moyens avec nos voisins, la mise en place d’une force multinationale mixte de l’Union Africaine, et l’appui appréciable des puissances amies dont la France, me laissent penser que nous viendrons bientôt à bout de cet ennemi barbare », affirme le chef de l’État camerounais à la tribune du forum des dirigeants de l’UNESCO.

Les puissances mondiales réunies dans le cadre du G20 en Turquie quelques jours seulement après les attentats de Paris semblent aussi dire la même chose aujourd’hui : le terrorisme est un phénomène global qui requiert une réponse globale. Ce n’est que de la sorte qu’on pourrait venir à bout des Boko Haram, Daesh et consorts.

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