Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a procédé le 2 octobre dernier à un réaménagement de l’équipe gouvernementale. Ce remaniement était, il faut le dire, très attendu notamment depuis le discours du 31 décembre 2013, dans lequel le président Biya avait fait un procès en règle contre l’inertie et toutes les pesanteurs qui, à son avis, plombent l’action gouvernementale.
Au lendemain de ce discours, nombre d’observateurs s’attendaient à un véritable coup de balai qui a cependant tardé à arriver. À un point tel que d’aucuns ont pensé que Paul Biya était « coincé » et « dépassé » par les événements. Mais c’était sans connaître l’homme. Le président camerounais déteste en effet agir sous la pression. Il est le maître du jeu…
Le réaménagement du gouvernement a donc eu lieu au moment voulu par le président, le moment qui convenait, le moment opportun. Et comme on pouvait s’y attendre, ce remaniement a suscité de nombreuses réactions de la part des observateurs de la scène politique et même du public dans son ensemble. Et comme d’habitude, les commentaires sont allés dans tous les sens. À vrai dire, ce réaménagement gouvernemental était non seulement très attendu, mais aussi souhaité par une grande majorité de ses compatriotes. Paul Biya a donc satisfait cette attente, en sortant de l’équipe gouvernementale ceux qui pourraient être considérés comme des « canards boiteux », en sanctionnant ceux qui donnaient l’impression de ne pas suivre le bon rythme, la bonne direction ou de ramer carrément à contre-courant. Pour les remplacer, il a fait entrer de nouveaux hommes et de nouvelles femmes. Du sang neuf en somme, pour donner une nouvelle impulsion à l’action gouvernementale.
Comme pour les autres équipes gouvernementales qu’il a eu à constituer jusqu’ici, le gouvernement remanié du 2 octobre est la preuve que le Président de la République est toujours à la quête de la bonne formule, la solution qui permettra de traduire en actes concrets sa vision pour le Cameroun, et d’accéder à l’émergence dans les 20 prochaines années. C’est ainsi qu’il faudrait comprendre les mutations qui ont touché les départements ministériels en charge de l’économie. En effet, en dehors du ministère des Finances qui demeure entre les mains d’Alamine Ousmane Mey, les autres ministères économiques ont changé de patron : l’économie et la planification, l’Agriculture et le développement rural, les Transports, les Travaux publics, les Télécommunications, les Mines et l’industrie, etc., ont vu arriver à leur tête de nouveaux hommes et de nouvelles femmes.
Et comment ne pas relever l’arrivée au Secrétariat général des Services du Premier ministre du Pr Séraphin Magloire Fouda, éminent économiste, qui était jusqu’à sa nomination secrétaire général adjoint de la présidence de la République et conseiller économique du chef de l’État. De l’avis de la plupart des observateurs, ceci est la preuve que Paul Biya veut donner une impulsion à l’économie camerounaise afin qu’elle réalise des performances meilleures à celles qui sont les siennes aujourd’hui. A t-il eu la main heureuse ? Seul l’avenir nous le dira.
Moane Ehindi
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